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Gavrilo
Princip en tirant sur l'Archiduc François-Ferdinand,
héritier du trône d'Autriche-Hongrie, ne
pensait sûrement pas que son geste allait conduire
l'Europe puis le monde dans un conflit généralisé
de quatre ans. Un conflit qui de plus allait marquer
la fin d'un monde et entraîner l'Europe et le
monde dans les 31 années les plus noires de l'histoire
mondiale.
En effet, si le siècle précédent
avait vu les idées de nations et de liberté
cohabiter harmonieusement, on était souvent nationaliste
et libéral en réaction aux partisans de
l'ordre ancien et conservateurs, ce début de
XXe siècle marque l'appropriation des idées
nationales par les franges les plus extrêmes.
L'affrontement des antagonismes nationaux durant le
premier conflit mondial a largement contribué
à radicaliser le discours nationaliste. Ce changement
s'est cristallisé autour d'un changement de sémantique.
L'idée de nation ne se définissait plus
en POUR mais en CONTRE. On ne construit plus une nation
POUR permettre aux gens ayant les mêmes aspirations
de vivre ensemble mais en se positionnant CONTRE. Contre
l'autre, contre le voisin, contre l'étranger.
Et cette vision négative de l'idée nationale
a malheureusement conduit l'humanité au bord
du gouffre comme nous le montre cette photo ci-contre.
La première partie de cette période qui
englobe les deux conflits mondiaux est consacrée
à la Première Guerre mondiale
(1914-1918). Si l'on prend un peu de recul par rapport
à l'européo-centrisme, on peut voir dans
ce conflit comme une véritable guerre civile
européenne. Avec tous les déchaînements
de violence et toutes les horreurs qu'une guerre civile
peut engendrer. En cela, elle prépare et habitue
les esprits aux autres horreurs qui vont suivre dans
l'entre-deux-guerres et surtout durant le second conflit
mondial. Si ce premier conflit marque la fin d'un monde
c'est donc aussi la fin de la primauté du continent
européen tant du point de vue économique
que du prestige vis à vis des peuples colonisés.
Tout comme les souverains de 1815 n'avaient pas voulu
voir les changements, les vainqueurs de 1918 et notamment
la France et le Royaume-Uni ne voulurent pas voir que
le monde avaient changé et voulurent voir dans
la paix la restauration de leur puissance un temps mis
en péril par la guerre. Pourtant l'entre-deux-guerres
marquent l'apparition d'idéologies nouvelles
qui conduiront au cataclysme de la Deuxième Guerre
mondiale ainsi que l'émergence d'une nouvelle
grande puissance économique mais qui ne désire
pas encore s'affirmer sur le terrain politique ; les
États-Unis.
Le troisième volet de cette période est
consacré à la Deuxième
Guerre mondiale (1939-1945) née des frustrations
et des idéologies apparues depuis le premier
conflit. En ce sens elle est la conclusion apocalyptique
de cette page de l'histoire du XXe siècle
qui voit l'Europe s'effacer au profit des deux nouvelles
super-puissances que sont les États-Unis et l'Union
soviétique. |